3-6 août, 2011 | Festival Mode & Design Montréal : Quick & Quirk.

550 000 visiteurs ont fait de la onzième édition du Festival Mode & Design Montréal un véritable festin. Touristes, gens de passage, familles, étudiants et, bien sûr, amateurs de mode étaient au rendez-vous.
Ce furent quatre bons jours, entachés seulement par des démonstrations de fuchsias de jeune fille et de sagacité de maquillage : le brillant l'emportait sur la peau.
Les mannequins ont adopté les poupées, les amazones et le rouge à lèvres rose-tangerine néon à outrance pour couronner le mouillé de notre imaginaire.
Et comme l'idée d'être surpris par la mode semblait désuète, les organisateurs de tendances montréalais, le Groupe Sensation Mode, ont remis au goût du jour cette année ce qu'on appelle l'héroïne chic. Bourgeoises sans âge, Mode & Opera et Les Intemporelles ont exercé un pouvoir singulier pour susciter émotions et désir chez le public.
Les deux derniers mois ont été marqués par les expositions From the sidewalk to the catwalk et Pinkarnaval du Museum of Fine Arts. Bourgeoises sans âges, la collection d'automne pour femmes de Gaultier, était sa troisième exposition en ville. Pour les femmes, des tableaux de moirés, de chignons, de blouses à col noué, de bouclé, de tweed, de costumes bondage, de robes corsetées et de marinières. Pour les hommes, la panoplie : jupes tailleur, bustiers en flamenco, rayures matelots, paillettes or, et lamés pour le thème James Blond. Bien qu'ils ne soient pas au lit, les mannequins étaient allongés sur le podium dans des pièces séduisantes mais décourageantes. Tanel Bedrossiantz, muse, mannequin et fidèle extraordinaire, a défilé sur le podium de la Haute Couture avec Ève Salvail, la Montréalaise connue pour son crâne rasé et tatoué, et Francisco Randez, le premier visage du parfum Le Mâle. Frippery Gaultier. RIP Amy Winehouse voix sulfureuse.



(Crédit : Amy Lee Corkum http://corkumphoto.carbonmade.com/)
Mode & Opéra en était un pour l'émotion. Les interprètes soprano-baryton-ténor étaient parés des costumes et accessoires haute couture de l'Opéra de Montréal. Les inspirations musicales électroniques de Depeche Mode par Alex Attias et Christian Pronovost, ainsi que l'art visuel Basquiat-esque de Zilon, ont fait des ravages dans le cœur des gens, tout comme les arias ont survécu à chacun d'entre nous. Les looks en soi n'étaient pas du calibre de Gaultier, ci mancherebbe altro, mais loin des accoutrements. Pour les puristas et les critiques, un mot : Détendez-vous ! Mode & Opera n'essayait pas de faire une déclaration sur la couture. Il nous prenait, tous, au sérieux. En fait, leur prochain arrêt : Hollywood !
(Crédit : Amy Lee Corkum http://corkumphoto.carbonmade.com/)
Les Intemporelles ont suscité beaucoup d'admiration de la part des critiques et du public. L'animatrice Jeanne Beker, de Fashion TV, et la brillante Suzanne Chabot, du Musée du Costume et du Textile du Québec, ont présenté une rétrospective raffinée des grands créateurs de la couture, des trente glorieuses à nos jours. La créatrice Clairette, aujourd'hui nonagénaire, a le plus frappé avec ses grisettes, son organdi, sa couture et ses mécènes. De Trois-Rivières (2 heures de Montréal), elle a fait voler les mannequins de Christian Dior en 1964 pour un défilé dans sa petite ville ! Et sa contemporaine, Colpron d'Anjou, pour qui les robes de mariée en velours violet le long du voile étaient un must ! Pourquoi les robes de mariée sont-elles si ennuyeuses de nos jours avec leur couleur blanche/crème ? Je me suis réjouie en compagnie des gentilshommes qui découvraient les pièces de Lilly Simon, Arnold Scasi, Serge & Réal, et Christian Chenail. Une sestina dédiée à Elles, Les Femmes.

( Crédit : Dickson Ly |http://transgressive.ca/ )
Mention spéciale à mes blogueurs chéris : Lolitta Dandoy, Gabrielle Lacasse, Robyn Chamblers, Marie Darsigny et Patrick L'Aristocrate, pour la qualité de leur travail en créant cinq sourires faciles, des looks faciles et une élégance facile.
(Crédit : Amy Lee Corkum http://corkumphoto.carbonmade.com/)
Quoi qu'il en soit, il faut se rappeler qu'avec la mode, on ne peut pas prendre ça au sérieux.
Alessandro | @thecaprissimo

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