Collection Hed Mayner SS22

HED MAYNER - Printemps/Été 2022

Nomadland

Le sillon entre l'isolement et le refuge est toujours présent dans la ligne des vêtements de Hed Mayner ; on le retrouve dans la lourdeur de la toile de lin française, le froissement des manches larges, le poids des pantalons à jambes droites.

SS22 est une étude du terrain qui nous traverse et nous entoure.

La collection est animée d'un désir opulent de sortir et de se déplacer. Elle imagine le vêtement comme une maison, un endroit où l'on emporte tout avec soi. Un gilet à dos nageur est couvert d'une paranoïa de poches carrées. Des combinaisons spacieuses sont froncées aux hanches et terminées par des manches à revers. Les pantalons cargo robustes à jambes droites sont larges jusqu'au sol et atteignent le haut des baskets plates ou des sandales tressées. Les gilets spacieux ont une seule poche à rabat dans le dos ; un tabard langoureux, fendu dans le dos, fait office de cape. Les chemises sont construites de manière à paraître superposées, comme si elles avaient été portées à la hâte. Un costume sur mesure est en moleskine lavée.

Mayner traite les vêtements de travail avec une vigueur pragmatique. La ligne est allongée, à la manière d'un Mayner lourd. Le geste pressé dans les vêtements est brutal, comme le paysage escarpé qui les entoure. Il y a une immensité nomade dans la silhouette ; les chapeaux ceinturés protègent et cocoonent. Les manches s'enroulent autour du poignet lorsqu'elles sont fourrées dans les poches. Les pantalons sont à revers.

Les styles classiques de Hed Mayner, qui s'éloignent des textiles sartoriaux traditionnels, sont recontextualisés dans de robustes forets de coton, des toiles de lin et des cotons lavés japonais, tous choisis pour leur poids corporel. Alors que les forets évoquent la durabilité des vêtements de ville des années 90, la toile de lin lourde fait écho aux uniformes des ouvriers du XIXe siècle. Cuivre, rouille, bleu cobalt, pierre, quartz rose - la palette est lavée, usée et décolorée par le soleil.

Les proportions de Mayner sont haussées, généreusement superposées, l'une sur l'autre. Plus intérieurs qu'extérieurs, un espace à explorer, ses vêtements racontent des histoires : donner, bouger, être.

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